— Initialement publié dans Quasar CPC numéro 4, Histoires Perpendiculaires, par OffseT.
— Extrait de “Le Meraviglie Del Possible” - Einaudi, Turin 1959.
Il était trempé jusqu'aux os, couvert de boue, il avait faim et froid et il était à cinquante mille années-lumière de chez lui. Un soleil étranger répendait une glaciale lumière bleutée, et la pesenteur, double de celle à laquelle il était habitué, rendait tout mouvement infiniment pénible.
Mais après des dizaines de milliers d'années, ce coin de terre n'avait pas changé. Il était commode pour ceux de l'aviation avec leurs astronefs bien astiqués et leurs superarmes ; pourtant quand on en venait au moment décisif, c'était au fantassin, à l'armée de terre de prendre la position et de la tenir ; au prix de son sang, pied à pied. Il n'avait jamais entendu parler de cette maudite planète jusqu'à ce qu'on l'y ait débarqué. Et maintenant, c'était un sol sacré, parce que l'ennemi y était aussi venu. L'ennemi, la seule autre race intelligente de la Galaxie, ces monstres cruels, hideux, répugnants.
Le premier contact avait eu lieu vers le centre de la Galaxie, après une lente et difficile colonisation de quelques milliers de planètes ; et ç'avait été la guerre, tout de suite. Ils avaient commencé à tirer sans même tenter un accord, une solution pacifique.
Et à présent, planète par planète, il fallait combattre avec acharnement.
Il était trempé jusqu'aux os, couvert de boue, il avait faim et froid, le jour était limpide et balayé par un vent violent, qui lui faisait mal aux yeux. Mais les ennemis essayaient de s'infiltrer et chaque avant-poste était vital.
Il était sur ses gardes, le fusil prêt. À cinquante mille année-lumières de son pays, en train de se battre sur un sol étranger et de se demander s'il y arriverait, à ramener sa peau à la maison. Il vit alors l'un d'eux ramper vers lui. Il visa et fit feu. L'ennemi poussa ce hurlement étrange, terrifiant, qu'ils poussaient tous, et ne bougea plus.
Le vent et la vue du cadavre le firent frissonner. Beaucoup, avec le temps, avaient fini par s'habituer et n'y prêtaient plus attention ; mais lui, non.
C'étaient des créatures repoussantes, avec seulement deux bras et deux jambes, avec la peau d'un blanc répugnant et sans écailles.
Voilà, ça c'était pour détendre les nerfs avant le petit jeu sous forme de casse-tête… Mais avant de vous l'exposer, je dois tout de même vous signaler qu'il faut absolument maîtriser la loi des nœuds des intensités électriques pour pouvoir espérer arriver à faire quelque chose… et encore…
Bon, maintenant, allons-y ! Considérons le circuit électrique suivant :
Chacune des résistances vaut 1Ω et le courant entre par le coin haut gauche avant de ressortir par l'autre avec bien évidemment la même intensité.
Le but du jeu est de trouver la résistance équivalente à ces associations parallèlo-séries.
Je vous rappelle quand même quelques notions élémentaires sans lesquelles vous ne parviendiez à rien.
Vous devez en effets savoir que :
Voilà, vous voici fins prêts pour affronter ce casse-tête électrique ! Vous aurez la solution dans le prochain numéro !
Que la force soit avec vous,
Allez et la solution vous trouverez.