— Rédigé pour le Quasar Net par OffseT.
Si vous êtes d'assidus utilisateurs de CPC+, il ne vous aura pas échappé que ces braves machines souffrent à peu près toutes du même mal : la perte de touches du clavier. Eh oui, même le petit blond à lunettes me le confirme, régulièrement le f4 de son CPC+ devient totalement inerte, tandis que sur le mien c'est le majestueux CONTROL+SHIFT+ESC qui ne marche plus ! Mais cela peut être n'importe quelle touche ou combinaison de touches, et c'est parfois même par dizaines que les touches se mettent en grève !
La solution est à la fois simple et pénible. Il faut ouvrir le CPC+, débrancher la nappe clavier, la rebrancher, refermer le tout… et voilà que toutes les touches se remettent à fonctionner pour quelques mois, quelques semaines, parfois quelques jours à peine.
Cela ne pouvait plus durer ! Nos CPC+ méritent de retrouver leur flamboyance d'antan, avec toutes les touches qui répondent dans l'instant ! Zik et moi avons donc investigué le problème, et après quelques tests, la solution s'est révélée à nous.
En fait, contrairement aux rumeurs qui osaient pointer du doigt un ASIC vieillissant, il s'avère tout simplement que la faute en revient aux ingénieurs de chez Amstrad qui ont fait une erreur dans le circuit de gestion du clavier. Lorsque tout était neuf et beau, que les 5V étaient pimpants, que les connecteurs étaient brillants, que les transistors étaient énergiques, par chance plutôt qu'autre chose, ça fonctionnait. Mais maintenant que tout est un peu terni, l'erreur d'Amstrad revient à la surface, et nous fait perdre nos touches !
En fait, Amstrad a mis en entrée du PSG1) un réseau de résistances qui sert à faire un pull-up sur ses entrées (sur CPC+ comme sur CPC, c'est le PSG qui lit le clavier). Mais il se trouve que le PSG a déjà des pull-up en interne ! Et que se passe-t-il lorsque l'on met des résistances en parallèle ? Eh bien on divise leur valeur ! Résultat, les niveaux de tension ne sont plus les bons et le PSG se retrouve bien incapable de détecter les appuis touche.
Voici le coupable cerclé de rouge en bas à gauche de l'image (son petit nom est NR02) :
Si vous faites la comparaison avec un CPC d'ancienne génération, l'emplacement pour ce composant y est également prévu, mais dans leur grande sagesse, les techniciens n'ont pas monté ce réseau de résistances sur les cartes mères de CPC. Mais sur CPC+… ils l'ont fait systématiquement ! Alors qu'en pratique, la seule justification à la présence de ce réseau serait l'utilisation d'une variante particulière du PSG2), ce qui n'a à priori jamais été le cas sur CPC+3).
Ni une, ni deux, débarrassons-nous de cet intrus ! Vous pouvez, au choix, le dessouder proprement ou le couper (il suffit de le plier d'un côté puis de l'autre plusieurs fois de suite et il finira par céder). Ceci fait, le circuit du clavier du CPC+ sera comme celui du CPC ancienne génération, et, magie, vous n'aurez plus jamais de touches qui disparaissent !
Voici le résultat attendu avec le réseau de résistances NR02 proprement retiré :
Longue vie aux CPC+ !