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Des trous

Initialement publié dans Quasar CPC numéro 19, Histoires Perpendiculaires, par Tony.

Des trous.

C'est en sortant de l'aéroport que j'ai pu les voir pour la première fois. Enfin, je dis “les voir”, mais je devrais plutôt dire “les sentir” car dès le début ils se sont montrés agressifs.

Des trous.

Ils sont là, simplement là, à chaque pas que je fais, à chaque morceau de gruyère que je mange (c'est pas vrai, j'en mange pas).

Des trous.

Sur les murs, sur les routes. Dans les nuages, dans les grillages. En voiture, ils déroutent. Dans les bagages, j'en ai la rage.

Des trous.

Je vous dis qu'il y en a partout. Y'a rien à faire, leur présence m'est une pitance.

On connaissait ceux qui sont là-haut : dans l'ozone ou dans l'espace tout noir.

On connaissait ceux que chaque jour on cotoie, qui déballent leur science pour que dalle, d'balle.

On connaissait ceux dans lesquels les plus grandes rencontres de l'histoire eurent lieu, ces rencontres qui ne cesseront de nous étonner à tous, que d'émois : Bassoues, Catenoy.

Mais la rude et pourtant si précieuse expérience de cette vie m'a conduit à l'épogée du mystère, là où les trous surgissent comme des éclairs, apparaissent et disparaissent comme l'onde du matin qu'on agresse.

Oui mes amis, c'est ici, en Bulgarie, là où petit à petit je fais mon trou, qu'ils se manifestent le plus souvent.

D'où viennent-ils, que veulent-ils, pourquoi sont-ils si méchants… que de questions sans réponse à celui qui chaque jour dans leur piège s'enfonce.

Note de l'auteur :

“Ça ira mieux quand j'aurai une alim pour mon CPC qui n'a pas de courant”

“Par ailleurs, la Bulgarie est un fort beau pays malgré trou”.

Les ruines c'est plein de trous